samedi 11 février 2012

Guerison


La nuit dernière, j’ai fait un rêve. C’était l’hiver, dans un pays très froid, un pays avec de vastes plaines enneigées et des forêts de sapins immenses.
L’animal gisait sur le flanc droit. Un renne majestueux, dont les bois s’étalaient sur le sol gelé comme un trophée inutile. Son grand corps était presque immobile, mais de la fumée sortait de ses naseaux à rythme régulier. Les yeux mi-clos, le renne souffrait. Il s’était blessé ; le troupeau avait continué sa route sans lui.
Elle est arrivée de nulle part. Un point minuscule à l’horizon, qui prend forme peu à peu. Emmitouflée dans ses habits en peau, elle marchait avec des raquettes. La tête dans une chapka en fourrure, juste quelques mèches de cheveux s’en échappant.
Elle s’est approchée du renne et s’est agenouillée à ses côtés. L’animal a tressailli et ouvert grand les yeux. Alors elle a plongé son regard dans le sien. Un regard plein d’amour, d’une douceur infinie. Et quelque chose s’est passé. Les yeux de l’animal ont acquiescé.
Elle a posé une main sur sa patte blessée, l’autre au sommet de sa tête.
Le renne a soupiré, un soupir profond. Elle a senti le corps de l’animal se détendre. Elle a laissé ses mains ainsi, pendant un long moment.
Quand elle a eu fini, elle a retiré ses mains et recouvert le renne d’une couverture. Elle a sorti de son sac des feuilles d’arbuste, pour le nourrir.
Le renne s’est laissé faire, comme un enfant. Réchauffé et rassasié, dans un ultime geste de confiance, il a fermé les yeux et s’est endormi auprès d’elle.

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